Auteur : Leshaya
Date de création : 01-02-2005
Ceux qui errent ne sont pas toujours perdus
J'apprécie de pouvoir maintenir, au moins par moments, une certaine distance entre les autres et moi. J'aime me tenir parfois en retrait, seule avec moi-même. Cela me permet de prendre du recul et de réfléchir, de rêver, d'analyser mes propres observations du monde extérieur. Cela me permet aussi de me protéger de l'intrusion des autres dans mon intimité.
Je m'ennuie donc rarement seule. Au contraire, ces moments de solitude sont pour moi une façon de rassembler mon énergie, de me ressourcer à l'abri des autres et de leurs tendances intrusives. D'ailleurs le recours à l'isolement me permet parfois de m'échapper de la présence envahissante de quelqu'un.
J'ai également envie de sentir que je n'ai besoin de personne, que je ne dépend de personne: j'aime me sentir autonome, (même si je ne le suis absolument pas, j'aimerais l'être) aussi bien sur le plan financier que émotionnel. Mes moments de solitude sont un moyen de m'assurer de mon autonomie (qui reste malgré tout partielle). En effet ils me rassurent inconsciemment car ils tendent à prouver que je ne suis pas sous le contrôle de quelqu'un. Cependant, je me rend bien compte que ceci est faux. Ou tout du moins passager. Je ne veux personne, je n'ai besoin de personne pendant ces courts instants mais si certaines personnes décidaient de sortir de ma vie à tout jamais, j'aurais le plus grand mal à m'en remettre.
J'apprécie également d'être avec mes ami(e)s, de faire la fête, de rigoler en groupe plus ou moins conséquent, de partager de mon temps avec les gens que j'aime. Sortir en grand groupe (au moins 6 personnes, même 10 ou plus) provoque une certaine euphorie et sortir en comité restreint permet de profiter à fond des personnes concernées. J'aime aussi ces moments-là. Je ne dis pas que je voudrais rester seule toute ma vie bien sûr, j'ai besoin de voir mes ami(e)s.
Mais beaucoup de gens pensent que lorsque l'on est seul(e), ce n'est pas un choix personnel, c'est parcequ'on est asociable ou "sans ami". Je ne suis pas asociable. (oserais-je dire: au contraire?) Je ne suis pas seule. J'ai des gens sur qui compter, je le sais, et eux aussi savent qu'ils peuvent compter sur moi. Mais de temps en temps, je ne veux voir personne, et apparament, c'est difficile à concevoir pour certains. Le fait que je VEUILLE rester seule. Mais moi ça me fait du bien. De ne devoir parler à personne, pas de conversation à alimenter, pas de "conventions" à respecter, pouvoir être seule dans la cour, sur mon banc, au milieu de tous ces groupes d'ados, dont je sais que la majorité sont égoïstes, idiots et faux, qu'ils font semblant de s'apprécier pour ne pas rester seuls. Voir ces p*tasses de 15 ans qui se prennent pour des grandes alors qu'elle ne connaissent rien de la vie. Alors des fois je souris toute seule sur mon banc. Ou bien je réfléchis à certaines choses derrière mon café au Starbucks. Seule avec moi-même. Tranquille. Parceque je l'ai choisi. J'aime aller au cinéma avec des ami(e)s, parler du film avec eux après, mais j'aime aussi aller au cinéma seule, profiter du film, me concentrer dessus, ressortir et rester dedans pendant tout le trajet du bus.
Commentaires
Haudey => J'ai pas forcément besoin de parler avec quelqu'un pour être bien avec elle, si si ça existe les personnes comme ça =) Bon bien sûr aussi des fois on me lance et alors là je parle je parle je parle je parle et je parle encore. Mais bon hein ^^ Et merci pour le titre =)
Tilt et Cordelia => Je n'ai pas généralisé ça à toutes les filles de 15 ans, seulement il en existe certaines, à 15 ans, en seconde, elle mettent des talons plus haut que les miens, un jean slim taille basse et ont un sac de cours plus petit que le mien, si petit que je me demande s'il peut contenir une simple feuille A4 alors que si mes souvenirs sont bons en seconde on doit amener ses cours et ses livres... Bien sûr ce n'est pas la majorité (heureusement d'ailleurs), j'ai même vu des collégiennes en talon et sac à main pour aller en cours (Chaptal prend un paté de maison complet, collège-lycée-prépa mais dans 3 cours différentes, d'où la diversité des "choses" que l'on peut y croiser). Quand je vois des filles comme ça, d'un côté je suis triste pour elles, je me demande comment elles seront plus tard, à 20 ou 25 ans, et franchement des filles comme ça moi j'appelle ça des filles qui se prennent pour ce qu'elles ne sont pas, qui veulent avoir 2 fois leur âge et ça m'énerve autant que ça me fait de la peine. Mais il y aussi des "jeunes" tout à fait fréquentables, même pour une "vieille" comme moi, des gens qui se prennent pas pour ce qu'ils ne sont pas et qui sont "normaux" (oui qu'est-ce que la normalité blablabla d'où les guillemets).
Laeti => Je sais apprécier la chance immense que j'ai de pouvoir dire tout ce que j'ai dit dans cet article. J'en parle très rarement parceque je préfèrerais l'oublier, mais au j'ai été aussi le bouc émissaire en 6ème-5ème, j'ai connu la solitude, le rejet de tous, je sais ce que ça fait quand tout le monde t'en veux, chaque raillerie, chaque rire moqueur m'enfonçait un peu plus dans mon mal-être et ma solitude, j'avais vraiment l'impression d'être trop différente, que jamais je m'intègrerais à cette société, j'en pouvais plus d'être seule encore et encore, toujours, d'entendre les gens rire dans mon dos et de savoir que c'était de moi qu'ils riaient au point de devenir parano et de croire, à chaque fois que j'entendais quelqu'un rire- qui que ce soit et où que ce soit- que ce rire m'était destiné, qu'une fois de plus on se moquait de moi, qu'on me rabaissait encore. Et puis au moment où j'ai touché le fond, j'aurais pu décider de rester là et de me noyer mais j'ai rencontré 2 personnes qui m'ont aidé à taper du pied par terre pour remonter petit à petit, qui m'ont aidé à comprendre que c'est pas parceque je ne rentrais pas dans la "norme" de la société que je devais rester toute seule tout le temps, que j'étais une fille comme une autre, que je pouvais avoir des amis moi aussi, alors effectivement j'ai eu une chance extraordinaire de rencontrer ces 2 personnes au bon moment, et aujourd'hui j'ai un peu mieux compris le fonctionnement de la société, je suis totalement intégrée, j'ai la chance d'avoir des amis, et je connais la chance inouïe que j'ai d'avoir pu dire ce que j'ai dit dans cet article.
je suis aussi pour le calme et la solitude...
et sinon, tes pix sont sympa aussi!
moi je préfère rester toute seule! nanana voilà ce que le sujet m'inspire...
je voudrais pas foutre la merde mais je le fais quand même, vous me faites bien rire, c'est bien des paroles de gens qui ont les moyens de choisir.
Genre, toutes les filles "ah ouais j'ai trop la classe j'ai plein de copines mais tu vois, être un peu seule ça fait du bien", ça me dégoûte! les mêmes qui te regardent de haut qui te jettent parce que t'es pas comme elles... oui je caricature à l'extrème! oui tout le monde est pas comme ça! et évidemment que Delf n'est pas comme ça! alors oui je suis désolée de pourrir les com' mais bon faut bien que ça sorte parfois! parce que la solitude j'ai un peu connu ça, et franchement avec tous les efforts que j'ai fait même si ça se voit pas, j'ai pas du tout envie d'y retourner! alors oui je parle à tort et à travers et j'envie la fille épanouie qui n'a pas besoin de l'ouvrir pour avoir l'impression d'exister, j'envie les filles qui vantent les mérites de la solitude, car en général ces gens là ils ne l'ont jamais connue.
d'autant plus que une fois prise l'habitude de la tranquilité, c'est facile de rester dans son coin, de se dire "je connais les gens", et franchement là je n'avais plus envie de me casser le cul. et dans ces moments là je regarde les humains comme si j'étais au zoo. je me déteste moi même car j'en fais partie, tout en ne réussissant qu'à n'être une pâle imitation de ce que je voudrais être pour être reconnue. et ce n'est pas se croire supérieur(e) aux autres (et quand bien même ce n'est pas forcément être superficiel, par delà le règne de l'ego il y a tout simplement le réalisme, pourquoi se rabaisser sous prétexte de politiquement correct ou incorrect?), c'est prendre du recul, juger sans sentiments les actions des autres, sans les vivre, sans même essayer en fait, sans en être affecté. Et franchement dans ces cas là je regrette parfois de ne pas vivre ces expériences. parce qu'elle donne l'implication des sentiments, ce petit truc humain qui apporte à la réflexion.
alors des pours et des contres, mais là encore c'est un faux débat tant qu'on n'a pas le CHOIX.
De même que l'on réclame la différence à grand cris, je n'ai jamais accepté la mienne qui est pourtant si petite, et j'en veux à ces gens là qui n'ont pas connu la honte de l'indifférence voire la haine générée par la différence. c'est pas qu'ils connaissent rien à la vie, je suis mal placée pour leur jeter la pierre, moi qui suis avant tout un être qui se nourrit de l'expérience des autres comme un genre de vampire social, c'est juste une vision partielle des choses. Toute la compréhension, toute la vie en société repose sur une recherche de globalité mais qui le fait vraiment? qui ne se dit pas, "bof ça me saoule ces trucs là"?
enfin j'aimerais répondre avant qu'on me sorte le sempiternel t'as qu'à aller vers les autres, c'est facile de dire va vers les autres, mais si on ne s'aime pas soi même qui nous aimera? et quand bien même on serait très aimé, ça ne sert à rien si on ne s'aime pas soi même!
Màra mesta.
Je suis bien d'accord avec toi. Pouvoir rester seule de temps en temps ça fait le plus grand bien. Même si dans mon cas je suis trop bavarde pour tenir bien longtemps...(encore que, vu que je parle aux objets, aux personne que je dessine et à moi même...) Mais être chez moi toute seule, ça peut être très reposant des fois...
(PS: je proteste, j'ai 15 ans et je suis pas une pétasse bouhouhou...(en fait, peut etre que je le suis et que je m'en rend pas compte snif...) en même temps je me prend pas trop pour une grande)
Je suis tout à fait d'accord.
La solitude c'est nécessaire pour être en équilibre avec soi-même.
Moi aussi j'aime ces moments là, dans des circonstances précises. J'aime me sentir dans une bulle, loin de tout, loin de la vie, comme s'il y avait juste des images déstructurées qui défilaient.
Cela dit fallait quand même que je sois pas d'accord avec quelque chose
"voir ces p*tasses de 15 ans qui se prennent pour des grandes alors qu'elle ne connaissent rien de la vie. "
Je comprends ce que tu veux dire, cette superficialité qui fait qu'on croit que certain(e)s se sentent supérieur, grands. Mais ça m'énerve qu'on ai toujours envie de dire aux plus petits que soi : tu ne connais rien à la vie.
Parce que la qualité ne fait rien à la quantité.
Et sous une apparence parfois trompeuse, certains ont conscience de beaucoup de choses, même s'il n'ont pas "l'expérience" bien que celle-ci soit, à mon sens, bien inutile dans beaucoup de cas.
Et puis de toute façon, il n'y a rien à comprendre à la vie. Il y a juste à la vivre...
=D
On dirait que c'est moi qui parle. Vive la solitude quand on sait que l'on peut en sortir quand on veut !
J'ai en besoin quelques fois aussi... Prendre du recul, être seule pour pouvoir faire d'autres choses au calme, du silence car quelques fois il est d'OR... Bonne journée, bisous
Je suis parfaitement d'accord avec toi. Je suis assez solitaire et calme, et beaucoup disent plutôt taciturne et toujours de mauvaise humeur. Il y a ce besoin de solitude et parfois le simple fait de ne pas avoir envie de parler. Mon père notamment, trouve qu'il est inconcevable d'avoir des passages où l'on a pas envie d'ouvrir la bouche, de dire quelque chose, même intéressant. Ce n'est pas incompatible avec l'écoute, j'aime me taire et observer. Rester silencieuse pendant que quelqu'un à côté déballe sa vie en long en large et en travers, ça ne me dérange absolument pas. Bien sûr, il en faut toujours pour venir me tirer de mon cocon et me forcer à parler. En général, ils s'énervent en voyant qu'ils n'obtiendront rien de plus qu'un "Mhh" plus ou moins agacé. Je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui comprenne ce besoin de calme et l'accepte comme une caractéristique naturelle et qui ne pense pas que je suis énervée ou quoi que ce soit d'autre. Du coup, j'ai, peut être à tort, relié la totalité des gens à cette perturbation, et je suis devenue réellement distante. J'ai pourtant quelques rares passages bizarres, où je ne fais que parler et où, ô miracle, je trouve la compagnie d'un grand nombre de personnes agréable. Mais chez moi, les moments "Toute seule et en silence" sont les plus fréquents. Du coup, j'attends et j'espère trouver quelqu'un comme ça aussi, avec qui je n'aurais pas besoin de blablater sans arrêt pour que ma compagnie soit appréciée.
Et je sais même plus d'où je suis partie et où je voulais en venir... M'enfin bref. Je trouve le titre de cet article très bien, vraiment.